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Jérémie Lenoir

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Texte composé par le lauréat à l'occasion de la remise des bourses du 18 novembre 2022,

suivi d'un extrait composé par Emmanuèle Bernheim en 2011 pour le catalogue du Salon de Montrouge

Depuis près de 15 ans, mon travail tente de construire une anthropologie des paysages contemporains tout en explorant les limites du médium photographique. Dans des projets au long terme, mes séries livrent un regard objectif sur les mutations de nos territoires conjugué à un minutieux travail de composition tendant vers l’abstraction. S’échappant du constat et revendiquant une approche sociologique, mes productions aspirent à questionner le sens, l’identité, l’intimité du monde qui nous entoure et visent à offrir une véritable autonomie aux oeuvres.

 

Dans la continuité de ces recherches, TOPOLOGIES marque une radicalisation plastique et expérimentale en proposant de déployer la photographie en volume sans pour autant altérer les captations originales. Se focalisant sur les notions de temps et d’entropie, de strates et de matières, d’empreintes humaines et de matrices duplicables, de territoires sensibles et sensitifs, les œuvres s’apparenteront à des « sculptures » du réel et seront réalisées par un détournement de processus et de machines industriels. TOPOLOGIES se revendique ainsi comme une archéologie du présent.

 

L’attribution de cette bourse me touche pour deux raisons. La première est la confiance dont le jury me témoigne en m’accompagnant dans un projet qui marque une rupture forte avec mes productions de ces 15 dernières années, projet de recherches et d’incertitudes pour lequel je peine encore moi-même à exprimer et saisir toutes les incidences artistiques et techniques. Je les remercie donc chaleureusement pour l’attention qu’ils ont su porter à cette proposition encore absconse et suis très reconnaissant de pouvoir me consacrer pleinement, grâce à la Bourse, à la réalisation de ces nouvelles œuvres. La seconde est l’histoire qui se poursuit avec Emmanuèle Bernheim et pour laquelle je voudrais remercier Serge Toubiana. Il y a 10 ans, Emmanuèle m’avait écrit un très beau texte pour ma participation au Salon de Montrouge. Elle m’avait reçu chez elle, et avait été probablement la première personne à m’avoir véritablement regardé, écouté et considéré comme un artiste. Sa douceur et sa bienveillance résonnent encore en moi, et quand nous avions repris nos échanges quelques années plus tard, j’avais été heureux de voir dans son enthousiasme toujours aussi intact que je n’avais pas trahi ses mots de l’époque. Je m’engage donc dans le projet TOPOLOGIES avec l’exigence qui aurait été celle de ne pas la décevoir et d’être à nouveau soumis à son regard.

Jérémie Lenoir

 

 

"Pendant longtemps, ce jeune ingénieur, qui voulait devenir pilote, tout absorbé qu’il était par ses instruments de vol, n’a rien vu de ce qui se déroulait au-dessous de lui. Et puis il est entré à l’École des Beaux-Arts d’Orléans. Et les yeux du pilote se sont ouverts. Depuis, à 1500 pieds au-dessus de nos têtes, dans la lumière de midi, Jérémie Lenoir voit ce qui nous est invisible et parfois même caché. De là-haut, dans le ciel, cet étonnant jeune homme capte le réel pour nous le restituer ensuite dans sa fascinante - et souvent inquiétante - abstraction."

 

Emmanuèle Bernheim

Catalogue Salon de Montrouge 2011

Editions Particules

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